Ce ne sont pas les manèges qui font tourner la tête que j’aime dans la fête foraine mais plutôt les lumières rose, rouge et verte qui maquillent les peaux et donnent un air de fête à tout ce qui bouge.

L’expérience du mouvement dans les attractions qui envoient les corps en l’air, permettent de réaliser des exploits sans risque. C’est presque un monde virtuel tant les codes s’y modifient laissant place à tout ce qui nous manque dans notre vie : la fête, le plaisir, des émotions fortes. Un monde idéalisé où tout est adapté aux désirs des enfants. Ils y sont rois. Maitres des lieux pour les forains, maitres des jeux pour les adultes. Un monde riche en contraste où tout est accessible et attractif. Un monde qui sent la frite, le gras, le sucre, le tout  arrosé de liquide bleu.

Ces plaisirs physiques et oraux sont les prémices de la sexualité. Les ados ne s’y trompent pas. C’est ici que se joue nos rapports amoureux. L’homme tamponne et frappe dans des ballons et la fille est jolie. Ça donne le vertige.

Ce que j’aime dans la fête foraine c’est qu’on y crie et qu’on on y rit plus fort qu’ailleurs.